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Contact

  le dauphin
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AUSTRALIE

Monkey-Mia :

              Depuis 1964, des  dauphins sauvages viennent quotidiennement sur la plage de Monkey Mia  dans le secteur de Shark Bay en Australie occidentale.

Désormais, suite à de nombreux incidents, des  Rangers  surveillent les interactions entre les dauphins et les hommes.

Les rencontres se déroulant dans une faible surface d’eau, les interactions ne peuvent  pas être prolongées car la peau du dauphin  très sensible au soleil risque de se brûler. D 'autres jeunes sont victimes des requins(photo ci aprés, Finnick )

Il y a quelques années  7 jeunes sont morts. En même temps, certains troubles comportementaux sont apparus chez les adultes, avec notamment une agressivité envers les humains. Le "Department of Conservation and Land Management" (CALM) d’Australie Occidentale a effectué une étude pour comprendre l’origine de ces problèmes : le don de poisson aux dauphins est en cause. Les mères auraient délaissé leurs petits pour privilégier leur relation avec les humains en acceptant à outrance le poisson offert à longueur de journée. Résultat : les jeunes non-sevrés sont morts de faim.

Le CALM a donc mis en place une réglementation interdisant l’alimentation des femelles allaitant. L’offrande de poisson ne peut désormais s’effectuer que dans le périmètre de plage réservé aux rencontres, sous la surveillance des Rangers.

Nicky par Cathy Oms

Bunbury:

Situé au Sud de Perth sur la côte occidentale, la petite ville de Bunbury est le théatre de relations homme- dauphin depuis 1964. Mrs Smith fut la premiere à se lier d 'amitié avec deux dauphins. A sa mort, les cétacés disparaissent. C'est aprés le sauvetage d 'un jeune dauphin attaqué par un requin que les interactions reprennent. Depuis les dauphins rencontrent les humains sur la plage, une centaine d 'individus sont répertoriés dans la baie par le groupe de recherche local.

 

 

 

 

 

 

        

 

 

 

 

(avec le concours de Sandra Guyomard)

Dauphins solitaires

 -HORACE (Tursiops, mâle, Hawkes Bay - Nouvelle-Zélande, 1978) :


Horace a conquis le cœur des habitants de Hawkes Bay. Il a été observé, à plusieurs reprises, portant secours à des nageurs en difficulté.

 Il acceptait les offrandes de poisson et en volait même dans les embarcations des pêcheurs ! Horace changeait les directions des gouvernails ou bien volait les palmes des plongeurs.
Il a été observé quelques fois en érection lors d’interactions avec ses nageurs favoris et en compagnie de femmes.

Horace a disparait en mai 1979…

-JOJO (Tursiops, mâle,Bahamas Iles Turks et Caicos, 1980) :

Dans un premier temps, Jojo se contente de suivre les bateaux tout en sollicitant les nageurs. Mais lorsque ces derniers tentent de le toucher ou de l’approcher, il les mord ou donne des coups de rostre.

En 1985, il commence à interagir avec les hommes. C’est à ce moment que Dean Bernal devient son ami.

« Jojo a commencé à suivre Dean tout d’abord de loin, puis de plus en plus près, jusqu’à ce que le dauphin finisse par nager à ses côtés. ‘Je n’ai jamais tenté de le toucher, raconte Dean, mais de temps en temps, le dauphin me touchait’. Au cours de leurs longues promenades ensemble, ils ont rencontré des requins, des raies manta, de temps en temps des baleines à bosse. Dean écoutait Jojo imiter le chant des baleines. De temps en temps, Dean faisait une pause en surface, et chantait à son tour. Rien de bien extraordinaire ; seulement quelques bribes d’une chanson. Jojo se dressait à la verticale et l’imitait. C’est ainsi que les deux mammifères chantaient au milieu de l’océan ».

Jojo a été observé, à plusieurs reprises, en compagnie de congénères sans avoir pour autant ré-intégré un groupe…

-PERCY (Tursiops, mâle, Porthreath – Angleterre, 1981) :


 

En août 1983, Percy  commence à accepter de se laisser toucher par un homme, Bob Holbarn, mais sous condition que ce dernier reste dans son embarcation ou bien que l’interaction ait été suffisamment longue. Ensuite, blessé par un hameçon qui est resté fiché dans son œil quelques temps, Percy est devenu plus distant.

Fin 1984, Percy  disparait.

-CHIRA (Tursiops, mâle,Costa Rica – Amérique Latine, 1983) :

Le nom de ce dauphin vient du fait qu’il s’était sédentarisé aux alentours des îles Chira, après que l’un de ses congénères ait été retrouvé tué par balle… Il aimait jouer avec les hommes, les chiens ou les objets divers. Il avait un intérêt particulier pour un petit garçon.

La même année, Chira s’est retrouvé piégé dans un filet, semblant attendre tranquillement d’être libéré. Le pêcheur à qui appartenait le filet l’a tué à la machette. Il est lui-même décédé une semaine plus tard, frappé par la foudre, alors qu’il se trouvait dans son bateau.

-FUNGIE/DORAD (Tursiops, mâle,Baie de Dingle - Irlande, 1984:

Fungie s’est établit dans la Baie de Dingle, non loin d’un groupe de congénères sédentaires. Son arrivée correspondant à la découverte de la dépouille d’un dauphin piégé dans un filet de pêcheurs, a laissé penser qu’il s’était retrouvé seul suite au décès de sa mère. L’observation de marques de dents sur son corps ont démontré des contacts avec d’autres dauphins. Il aurait également été observé, à plusieurs reprises, jouant avec un autre dauphin ambassadeur/solitaire, Randy (voir le paragraphe qui lui est consacré).


-TAMMY (Lagénorhynque Obscur, mâle, Auckland – Nouvelle-Zélande, mars 1984) :

Tammy est le seul ambassadeur/solitaire de son espèce connu à l’heure actuelle.

Il avait tout « simplement » élu domicile au niveau de l’Estuaire de Tamaki au cœur d’Auckland ! Il a très vite gagné le cœur des habitants, lesquels veillaient sur lui. Ses interactions avec les hommes n’étaient pas très intenses. Il évoluait le plus souvent dans le périmètre d’un bateau amarré, dont il s’éloignait pour aller chasser, et enchantait les visiteurs avec ses sauts, il pouvait en enchaîner jusqu’à 48 d’affilée ! Il aimait jouer avec les objets flottant à la surface et les algues. Il maintenait une certaine distance entre lui et les plongeurs même s’il lui est arrivé d’en toucher certains, sans pour autant en autoriser la réciprocité.

 Tammy a disparu le 15 mai 1984…

-RAMPAL (Dauphin Commun*, mâle, Estuaire de Whitianga, Nouvelle-Zélande, 1985) :

Rampal, particulièrement sociable et doué pour la communication acoustique avec les hommes, devait son nom à l’intérêt qu’il semblait porter aux enregistrements du flûtiste Jean-Pierre Rampal, lesquels lui étaient transmis par un synthétiseur sous-marin.

Il s’était sédentarisé, avec une autre femelle de la même espèce et son petit, dans la rivière de Whitiangha, lieu de résidence rendu idéal par la présence abondante de poisson, malgré un trafic fluvial non négligeable. Cependant, seul Rampal a adopté des comportements familiers à l’égard de l’homme, les ravissant de ses sauts hors de l’eau. Il avait également des talents d’imitateurs et répondait à l’appel de son nom.

Il  disparait en 1989...

-SIMO (Tursiops, mâle, Solva – Ecosse, 1984) :

Simo avait élu domicile dans un port touristique et interagissait avec les baigneurs. Curieux des activités maritimes et sous-marines, il était aussi friand de caresses et initiait rapidement des contacts physiques avec les humains. Il accueillait les nageurs en faisant un grand saut et en posant sa tête sur leurs épaules, il prêtait volontiers sa nageoire pour les remorquer. Un brin « tapageur », il poussait régulièrement les petites embarcations ou bien faisait chavirer les matelas pneumatiques ! En revanche, lors de grandes phases d’excitation, il lui est arrivé de mordre jusqu’au sang.

Simo  disparait en 1985 alors qu’il paraissait fatigué et respirer avec difficulté.

-ROMEO (Tursiops, mâle, près de Naples – Italie, 1985) :

Roméo devait son patronyme à ses comportements sexuels très entreprenants.
Récit de ses incroyables interactions avec une journaliste allemande, Carola Hepp :
« Carola Hepp  rend visite à Roméo en 1987. De la plage, elle appelle le dauphin en faisant tinter une clochette. Roméo arrive, finit par offrir sa dorsale pour la remorquer loin des touristes, là où ils peuvent s’amuser tranquillement. A plusieurs reprises, le dauphin tente quelques approches sexuelles, freinées par le bikini de Carola. Une fois il parvient à introduire son pénis sous le maillot de bain au niveau d’une hanche, et remorque la nageuse de manière insolite. Depuis la plage, les amis de Carola sidérés, voient la jeune femme se déplacer dans l’eau à grande vitesse sans comprendre comment.
Roméo est mort quelques mois après.


-SCARY/SCARI (Dauphin à Bosse du Pacifique, femelle, Baie de Tin Can - Australie, 1987) :
Scary est le seul individu ambassadeur/solitaire de son espèce recensé à ce jour.

Il existe peu d’éléments à son sujet, si ce n’est qu’elle nageait parfois en compagnie des baigneurs et acceptait la nourriture qui lui était offerte.

-AIHE (Tursiops, femelle, Golden-Bay - Nouvelle-Zélande, 1987) :

Aihe avait la particularité d’être borgne. Elle est devenue rapidement familière avec les hommes, même si elle interagissait également avec d’autres dauphins et des chiens. Elle se livrait à des bonds majestueux, également à des jeux d’imitation et faisait des « offrandes » peu communes à ses compagnons humains : un jour, elle a offert à une petite fille un thon d’1 mètre 50 ! Elle acceptait le contact physique, même si cela n’était pas systématique et se prêtait aux activités de remorquage.

En 1995, Aihe a rejoint une autre dauphine ambassadrice/solitaire, Maui, et a limité ses interactions avec les hommes.

-PITA (Tursiops, femelle, Belize – Amérique Centrale, 1987) :


Pita a initialement été observée en compagnie de congénères juvéniles. Ces derniers ont regagné le large mais la dauphine, très affaiblie et porteuse de plaies sérieuses dues à une confrontation avec un requin, est restée sur place…

-BILLIE (Tursiops, femelle, port fluvial d’Adelaïde - Australie, 1987) :

Billie, initialement prise pour un mâle – d’où la double orthographe de son surnom - est apparue en compagnie de sa maman, laquelle restait distante vis-à-vis des hommes. Lorsqu’elle s’en est allée, Billie est restée dans le fleuve.

Elle avait pour habitude de nager avec des chevaux de courses amenés sur place par un certain Monsieur Sandford, entraîneur équestre, qui se promenait lui-même en barque, accompagné de son chien ! Les chevaux, dans un premier temps intrigués, ont finalement bien accepté la présence de la dauphine à leurs côtés. Présence qui était devenue si habituelle que le jour où Billie a disparu, les chevaux ont, paraît-il, hésité à se mettre à l’eau


-FREDDY (Tursiops, mâle, Amble – Angleterre, avril 1987) :

A Amble, port anglais poissonneux, où il s’était sédentarisé quelques années, il est toujours possible d’observer les fresques à l’effigie de Freddy.

Freddy a également connu son « heure de gloire » puisque les foules venaient des quatre coins du monde pour tenter d’interagir avec lui.

Il avait des comportements imprévisibles et changeants : sauts, interactions (y compris avec les chiens) et aussi des comportements à connotation sexuelle, particulièrement à l’égard des femmes. C’est ainsi qu’un certain Alan Cooper a été accusé d’avoir masturbé Freddy sous prétexte qu’il nageait en sa compagnie alors que l’animal était en érection. L’homme a finalement été acquitté et le dauphin est parti de Amble en avril 1992.

Freddy aurait ensuite été aperçu aux environs de Amble, mais il ne semblait pas se décider à rester à un endroit précis…

-HERBIE (Tursiops, mâle, Bahamas, 1988) :

Il existe peu d’éléments concernant les interactions de ce dauphin. Il est simplement possible de dire, à son propos, qu’il n’acceptait d’être touché que par des enfants…

-JOTSA(Tursiops, femelle, Bouches de Kotor – Monténégro – Yougoslavie, 1988) :

Cette dauphine faisait partie intégrante du quotidien des habitants de la Baie de Kotor. Auparavant, ses parents s’étaient eux aussi établis dans cette même baie mais leur présence avait irrité les pêcheurs, lesquels n’ont pas hésité à les tuer à coups de fusils…

Chacun connaissait Jotsa, les enfants l’appelaient dans le port en frappant la coque d’un bateau. Ses cabrioles enthousiasmaient les adultes !

Elle a été très régulièrement observée en compagnie de congénères. Même s’ils gardaient leurs distances, certains d’entre eux assistaient aux interactions de Jotsa avec les hommes. Interactions qui avaient toujours lieu dans le port mais, lors des opérations de chasse, la dauphine restait hermétique à tout appel de ses amis humains ! Elle était très démonstrative et lorsqu’elle jetait son dévolu sur un nageur, elle jouait à l’empêcher de sortir de l’eau. Jotsa adorait se faire gratter le ventre par ses compagnons humains.


-FLIPPER  (Tursiops, mâle, Ile Karmöy – Norvège, 1990) :

Les premiers contacts du dauphin ont eu lieu avec des surfers. A priori, Flipper recherchait de manière très active le contact avec les hommes, n’hésitant pas à revenir plusieurs fois vers un endroit afin de vérifier la présence éventuelle de baigneurs ! En revanche, il ne semblait éprouver aucun intérêt à jouer avec les chiens, qu’il avait même tendance à repousser vers la plage…

Il n’était absolument pas peureux et la finalité de ses échanges avec les hommes n’était pas tant le jeu mais surtout les caresses. Flipper présentait également des comportements à connotation sexuelle très marqués lors des interactions.

Il est important de préciser que la présence du cétacé en Norvège était symbolique puisqu’il s’agit d’un pays qui tue et massacre en nombre baleines et globicéphales.

Flipper n’ayant pas échappé à une certaine popularité et à la cruauté de certaines personnes (coups de feu entre autre), Dean Bernal (l’ami de Jojo), a été sollicité afin de veiller aux intérêts du dauphin par le biais d’un plan de protection et d’information du public. D’autant que Flipper était régulièrement blessé par les hélices des bateaux.

Depuis juin 2002, le dauphin n’est pas ré-apparu.

-MAUI (Tursiops, femelle, Kaikoura – Nouvelle-Zélande, avril 1992) :


Maui a perdu les siens très jeune et a adopté un comportement analogue à celui de Aihe, « offrant », elle aussi, des poissons aux nageurs. Elle est rapidement devenue familière avec ces derniers, recherchant le contact physique.

Cependant, en 1994, la dauphine a délaissé la compagnie et hommes, préférant celle d’un groupe de Lagénorhynques Obscurs.

La particularité de Maui était de se déplacer sur de grandes distances.

En 1995, Maui et Aihe ont fait chemin commun à Malborough Sound, toujours en Nouvelle-Zélande, baie déjà fréquentée par certains de leurs congénères. Les deux dauphines ont commencé à interagir de moins et moins avec les hommes. Maui, quant à elle, appréciait toujours la compagnie des Lagénorhynques Obscurs mais pas celle d’un autre dauphin, un Dauphin d’Hector, baptisé Hec : elle s’est montrée très brutale avec ce dernier, lui assénant de violents coups de rostre, le poussant sous la surface de l’eau etc… Un jour Hec a disparu et n’a plus jamais été aperçu… Maui l’aurait-elle mortellement blessé ?

Wade Doak a confirmé très récemment que Maui est toujours vivante. Il a également ajouté que depuis qu’elle avait eu son second bébé - elle a perdu le premier – elle repousse les humains de manière agressive. Elle a maintenant rejoint un groupe local de congénères.

Le cas de Maui, qui a intégré un groupe de congénères après avoir mis un petit au monde, n’est pas isolé, en effet d’autres dauphines ambassadrices/solitaires, telles que Ouline par exemple (voir le paragraphe qui lui est consacré), ont eu un comportement similaire dans le même contexte de maternité. Cependant, Ouline a continué d’interagir avec les hommes après avoir mis sa petite Mapsutta au monde.


-ERCINA & ENOL (Tursiops, respectivement femelle et mâle,Côte de Lluarca – Espagne, 1994) :

Le couple a vécu trois années consécutives sur la côte de Lluarca et Ercina a même mis un petit au monde ! Cette fidélité a incité le Maire de Lluarca à attribuer une protection totale aux deux dauphins.

En 1997, Enol a décidé d’aller rejoindre un lieu rendu mythique par l’une de ses congénères, Nina, quelques 25 années plus tôt : La Corogne en Galice. Cependant la foule de curieux a rendu Enol agressif.

Ercina a disparu fin 1997.

-OULINE/OLEEN (Tursiops, femelle, Mezaïna – Egypte / Eilat - Israël, 1994) :


C’est en 1994 que Abid’allah, pêcheur sourd et muet, a découvert Ouline, blessée, nageant autour de l‘un de ses congénères tué par balle ; non loin d’elle, le jeune homme a également aperçu le corps d’un bébé dauphin, empêtré dans un filet.

Abid’allah s’est occupé d’Ouline et une tendre complicité s’est installée entre eux.

Une fois la nouvelle de sa sédentarisation répandue, la dauphine a accepté, dans son univers, les foules de touristes venues lui rendre visite mais affichait des préférences pour telle ou telle personne, particulièrement pour son « sauveur », à tel point qu’elle abandonnait toute activité dès qu’elle l’apercevait.

En 1996, Ouline a disparu momentanément afin de mettre un petit au monde. Malheureusement, l’été 1997, le delphineau a succombé. Selon certains dires, ce décès serait dû à l’épuisement du petit, causé par l’activité intense à laquelle il était confronté (afflux touristique).

A ce jour, Ouline est toujours fidèle au poste, elle va et vient entre l’Egypte et l’Israël ! Elle a mis au monde un autre delphineau, une femelle baptisée Mapsutta, qui semble en pleine forme. Les deux dauphines continuent d’interagir avec les baigneurs, ce qui semble tout à fait naturel pour Mapsutta, habituée depuis toujours à la proximité de l’homme. Elles arrivent toujours ensemble, parfois accompagnées de congénères, lesquels se livrent, de temps en temps, à des jeux avec les hommes.

La dauphine n’accepte le poisson de la main de l’homme que très peu souvent, comme s’il s’agissait d’une friandise.

-TIAO (Tursiops, mâle, Sao Sebastiao et Caraguatatuba – Brésil, juin 1994 ) :

Après avoir passé quelques semaines dans le Port de Sao Sebastiao, Tiao a migré vers les plages au large de la ville de Caraguatatuba. Il a commencé à interagir avec les humains en juin 1994, à partir de ce moment il s’est laissé toucher et acceptait de tracter certains d’entre eux (surtout les femmes !).

Tiao a été au centre d’un pathétique fait divers : le 8 décembre 1994, il a blessé grièvement plusieurs personnes dont l’une d’entre elles est ensuite décédée… En effet, des nageurs ont eu des comportements imprudents avec le dauphin tels que tenter de le chevaucher, de le ramener vers la plage au moyen d’une corde nouée au niveau de sa nageoire caudale, de lui boucher l’évent avec un bâton, et même d’y enfoncer une cigarette allumée… (NB : l’évent est l’orifice respiratoire du dauphin, situé au-dessus de sa tête : s’il est bouché, l’animal peut mourir d’asphyxie).

C’est donc en se débattant que le dauphin a blessé ces personnes…

A ce sujet, André Rossi, Biologiste au sein de Fundamar, Organisation Non Gouvernementale qui suivait Tiao, a déclaré : « Avant toute chose, le type décédé était ivre mort. Frappé à l’estomac, il quitta cependant la plage en marchant et, une fois à l’hôpital, on le laissa assis durant un long moment après qu’il eût pris un comprimé, avant que quelqu’un se rende compte que c’était sérieux. Mais il était trop tard… 

L’animal est très docile et gentil, il cherche le contact avec les humains de la façon la plus délicate, effleurant à peine les baigneurs pour annoncer sa présence. Le reste n’est que la façon classique dont les hommes réagissent à la nature : tenter de détruire au plus vite ce qu’on ne peut comprendre ».

Tiao, qui a recouvré son comportement tout à fait docile après cet incident, est retourné vers le Port de Sao Sebastiao.

Il s’est absenté une première fois temporairement du mois d’août au mois d’octobre 1994, pour disparaître définitivement en août 1995…

-PIKO (Tursiops, mâle, Tanabe - à côté d’Osaka – Japon, 1995) :

La présence de Piko dans les eaux de Tanabe était très symbolique puisque ce n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres de Taiji, port où les dauphins sont encore aujourd’hui tués en nombre. Malgré cela, il y a peu d’éléments concernant les interactions de Piko avec les hommes…

-HARRY (Tursiops, sexe indéterminé, Ile de Kitipi et Baie de Hawke - Nouvelle-Zélande, 1995) :

Harry interagissait peu avec les hommes, il préférait à cela suivre les bateaux ou bien jouer avec les ancres et les chaînes des embarcations. Il n’acceptait pas le contact physique, même s’il lui est arrivé de toucher certains nageurs avec son rostre.

Harry a disparu en avril 1997…

-FILIPPO (Tursiops, mâle, Golfe de Manfredonia – Italie, 1998, mais premières observations en 1995) :

Ce dauphin est observé depuis 1995 mais il n’a commencé à établir des contacts avec l’homme qu’en mai 1998. Il se serait séparé d’un groupe de dauphins voyageurs...

En 1997, Filippo se déplaçait en compagnie d’un autre dauphin, lequel a finalement été retrouvé mort, échoué sur une plage…

Comme bon nombre de ses congénères ambassadeurs/solitaires, Filippo affiche des comportements à connotation sexuelle lors des interactions. Il lui arrive aussi de mordre les bras et les pieds des nageurs. D’ailleurs ce comportement a tendance à s’accentuer en fonction de son état d’excitation.

La communauté de Manfredonia se mobilise pour le bien-être de son ami aquatique et souhaite qu’une protection permanente lui soit assurée. Des bénévoles soignent les blessures dont Filippo est régulièrement victime, causées par les hélices des bateaux. Récemment, le dauphin a été sévèrement blessé, par l’une d’entre elles, au niveau de la gorge…

Sous prétexte de lui « venir en aide » un delphinarium a demandé une autorisation de capture afin de le mettre dans un bassin… Fort heureusement, grâce la mobilisation des habitants de Manfredonia, le projet semble avoir été abandonné.

Filippo s’est très bien adapté à sa vie parmi les hommes. S’il semblait mal en point, des mesures seraient probablement prises dans son intérêt, alors de quel droit s’octroyer sa liberté dans un but soi-disant « salvateur » ? Il est vrai que les tarifs pratiqués par l’industrie de la captivité sont en hausse et qu’il est monnaie courante, de nos jours, de tenter de s’attribuer un dauphin échoué vivant ou un dauphin isolé de son groupe dans un pseudo but de réhabilitation à une vie « normale », ainsi l’obtention du dauphin est possible à moindre coût… Mais généralement ces animaux restent en bassin toute leur vie et ne revoient jamais l’océan…

Les dauphins ambassadeurs/solitaires, même isolés de leurs congénères, avec les inconvénients que cela implique, survivent : bien qu’ils adoptent des comportements marginaux, voire atypiques, et qu’il s’agit d’animaux prédisposés à vivre en groupe, d’après les exemples recensés au présent chapitre, on observe qu‘ils parviennent à chasser en toute autonomie, rares sont ceux qui acceptent d’être nourris par une main humaine ; certains se sont sédentarisés suffisamment longtemps pour que l’on puisse se rendre compte qu’ils ne s’étaient pas laissés « dépérir ». Et par-dessus tout : ils sont LIBRES. Rien ne justifie leur mise en captivité, d’autant qu’à ce jour, il est impossible d’affirmer pour quelles raisons ces dauphins s’isolent de leur groupe et recherchent de manière aussi manifeste le contact avec l’homme.

En août 2000, Filippo est même venu secourir un petit garçon sur le point de se noyer et a fait parler de lui dans les journaux :

« Italie : Sauvé par un dauphin !

Un dauphin a sauvé un jeune Italien de la noyade lorsque ce dernier est tombé d’une embarcation où il se trouvait avec son père, à proximité de Manfredonia, dans le sud de l’Italie.

Le dauphin, nommé Filippo et connu dans cette région de l’Adriatique depuis deux ans, nageait à côté de la barque ce dimanche quand une vague a fait tomber le garçon, qui ne sait pas nager. Alors qu’il commençait à sombrer, le dauphin a soulevé le garçon, âgé de 14 ans, et l’a ramené jusqu’à la barque où son père a pu le repêcher ». (Source : Le Télégramme).

A l’heure actuelle, et après avoir interrogé Giovanna Barbieri, qui consacre sa thèse à l’étude de Filippo, ce dernier partage toujours son existence avec les hommes. « Il va bien, et en ce moment c’est sa saison préférée puisqu’elle lui apporte plein de bateaux avec lesquels jouer ! » a ajouté Giovanna.

-PAQUITO (Tursiops, mâle, San Sebastian – Pays Basque – Espagne, novembre 1998) :

Paquito par Philippe Dealmeida

Paquito approche les nageurs, salue ses admirateurs réguliers mais n’autorise pas qu’on le touche.

-DUSTY (Tursiops, femelle, Comté de Clare - Irlande, 2000) :

Dusty, qui affiche un comportement timide, a d’abord été observée à Doulin puis s’est établie à Fanore.

Le climat et la température de l’eau, lors de la période hivernale, ne favorisent pas vraiment les interactions - même si l’une de ces fidèles amies, Ute Margreff, nage régulièrement avec elle – et laisse quelques moments de répit à la dauphine. En revanche, lorsque les beaux jours reviennent, le problème de l’excès de visiteurs venus rendre visite à Dusty (traduction française : « poussiéreuse ») se pose systématiquement sans avoir pu être résolu à ce jour, sans compter qu’un second problème vient de se greffer : une ligne de ferry reliant Fanore aux îles d’Aran...

-SANDY (Tursiops, sexe incertain, âge au moment des premières interactions : jeune, Inisheer - Irlande, mai 2001) :


Sandy, même s’il ne semble pas avoir interagit avec les hommes depuis plusieurs mois, rôde autour de Inis Oirr dans les îles Aran, depuis mai 2001. Initialement, ce sont des plongeurs qui ont rencontré le dauphin, ensuite bon nombre d’habitants du coin et de visiteurs ont nagé avec lui. A ce propos, son comportement est généralement amical, cependant, selon certains dires, il aurait eu des comportements agressifs tels qu’asséner des coups de tête ou de rostre, empêchant également certains baigneurs de regagner la plage en se mettant entre eux et le rivage… Le fait qu’il remue de temps à autre sa tête de haut en bas (ce qui a également été observé chez Randy et Dusty) pourrait être assimilé à une gestuelle menaçante. Sandy a également maltraité des oiseaux de mer.

 
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